Newsletter n°10 / juin 2020

Édito

La période post-déconfinement a vu le retour aux urgences d’une activité quasi normale sur le plan quantitatif. Qualitativement les patients sont différents : souvent plus lourds avec des décompensations de maladies chroniques, nécessitant le plus souvent une hospitalisation. Quant à l’aval, autant l’adaptation au Covid a été rapide, autant la reprise d’une activité post-Covid normale, adaptée à l’activité des urgences tarde à se mettre en place. Les conséquences sont un ralentissement de la fluidité et une augmentation de la durée de passage avant hospitalisation. Les trois périodes : pré-épidémiques, épidémiques et post-épidémiques méritent une analyse conduisant à des adaptations d’organisation.

Focus - La durée de passage avant hospitalisation

La durée médiane de passage aux urgences des patients hospitalisés est calculée chaque semaine au niveau départemental et régional à partir des horaires de passage remontés dans les RPU. On observe que cette durée baisse dès la première semaine de confinement. Elle persiste à un niveau plus bas pendant toute la période de confinement sans toutefois observer de véritable chute, alors que le nombre de passage avait diminué drastiquement (patients lourds). Dès le 11 mai, l’augmentation de l’activité aux urgences s’accompagne d’une ré-ascension de la durée de passage. Alors que les niveaux d’activité sont encore inférieurs à ceux de l’année dernière, la durée de passage avant hospitalisation atteint un niveau comparable à celui de début février en pleine période hivernale, où traditionnellement ces durées sont élevées. Cela témoigne d’une complexité plus grande des patients et d’une insuffisance des places d’aval.

Carte blanche à Benoît RICAUT-LAROSE

Directeur adjoint du premier recours, Responsable du Pôle soins urgents et non programmés – ARS OCCITANIE

Je ne peux prendre cette carte blanche aujourd’hui sans évoquer la nouvelle épreuve à laquelle notre système de santé est confronté et surtout sans remercier tous les professionnels qui sont engagés dans celle-ci.
Parmi eux, l’ORU, qui par sa proximité avec les établissements, sa connaissance du terrain, permet un suivi des activités essentiel au pilotage de cette crise : activité des SAMU et des SU, Visualisation des lits de réa/SI/SC et SSR disponibles, identification des tensions, etc.
Cette crise aura des conséquences qui, je le souhaite, simplifieront et valoriseront notre système de santé et ses acteurs. Sans attendre les conclusions du SEGUR, la place d’un observatoire régional de l’urgence est nécessairement renforcée par la nécessité d’appréhender un parcours global du patient (arrivée du SAS, renforcement du lien ville-hôpital dans les parcours de soins non programmés…). Cet objectif, déjà poursuivi par l’ARS et l’ORU en fin 2019, doit dorénavant être concrétisé pour servir les professionnels de santé, les patients et affronter plus aisément les prochaines épreuves.

CALENDRIER

15-16-17 octobre 2020 : Congrès URGENCES 2020 de la SFMU à Paris.

1 et 2 octobre 2020 : 8ème journée d’urgences pédiatrique organisée par le CMPMU à Toulouse

13 octobre 2020 : Journée du réseau Occi-Trauma à Montpellier.

Journée de l’ORU Occitanie reportée au 30 mars 2021 – Inscription et informations :
www.oruoccitanie.fr

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